Belgique
La Belgique confrontée à deux menaces disparates
By Olivier Roisin | Belgique

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Dans le cadre d’un partenariat avec l’Association du Master Affaires Européennes de Sciences Po.

La Belgique s’est construit à l’étranger une triste réputation au fil de ces dernières années. Si l’attaque djihadiste de Bruxelles du 22 mars a évidemment marqué les esprits, la question du statut de la Belgique comme plaque tournante du terrorisme en Europe était déjà soulevée l’an dernier suite aux deux attentats perpétrés à Paris. Dans un autre registre, la Belgique a également fait parler d’elle sur la scène internationale pour ses crises politiques à répétition, liées notamment à la montée du nationalisme flamand, devenu un fait majeur et permanent au Nord du pays. Nous allons tenter ici de dresser un état des lieux de ces deux éléments constitutifs de l’image actuelle de la Belgique à l’étranger et qui la menacent en interne à des degrés divers.

La Belgique, plaque tournante du djihadisme en Europe ?

La Belgique est actuellement pointée du doigt, et non sans raison, comme étant un – voire le – point névralgique du djihadisme en Europe[1]. Il a été ainsi découvert que les attentats de novembre dernier avaient été préparés et coordonnés par des réseaux présents à Bruxelles. Les perquisitions qui ont suivi cette attaque ainsi que les très récents attentats commis à l’aéroport de Zaventem et dans une station de métro bruxelloise ont fait paraître au grand jour la présence de groupes terroristes en Belgique. L’attaque du 22 mars dernier n’est pourtant pas surprenante dans le sens où elle fait suite à d’autres attaques ou tentatives d’attaque déjouées.

En mai 2014, Mehdi Nemmouche se rendait devant le musée Juif de Bruxelles avec une kalachnikov et faisait quatre victimes. En janvier 2015, après les attaques de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris, une opération antiterroriste était menée à Verviers (province de Liège) ainsi qu’en région bruxelloise en vue de déjouer une attaque imminente contre des services de police. Cette attaque devait être menée notamment par des individus revenus de Syrie[2]. En août 2015, Ayoub El-Khazzani, également armé d’une kalachnikov, s’apprêtait à tirer sur des passagers du Thalys entre Amsterdam et Paris. Rappelons également l’incendie criminel commis en mars 2012 contre la mosquée d’Anderlecht, chiite, par un individu se réclamant de l’islam sunnite et motivé par la situation en Syrie. Cet attentat avait causé la mort de l’imam de la mosquée[3].

La Belgique compte en proportion le plus grand nombre d’individus partis faire le djihad en Syrie d’Europe. Ce nombre s’élevait à 500 environ octobre dernier[4]. Il s’agit principalement d’hommes jeunes, dont 10 à 15% auraient une nationalité étrangère. Un quart d’entre eux seraient rentrés en Belgique[5].

La problématique de l’islam radical n’est pas neuve en Belgique. En mars 2010, était fondée l’organisation Sharia4Belgium qui, comme son nom l’indique, visait à terme l’instauration de la Charia, « loi islamique », en Belgique. Ce groupuscule, basé à Anvers, ne menait pas d’action terroriste en Belgique mais prônait un islam fondamentaliste, dénonçait la démocratie et participait à la diffusion de discours de haine envers les non-musulmans. L’organisation, dissoute en 2012, était aussi et surtout suspectée de recruter de nombreux djihadistes pour combattre sur le front syrien. C’est ainsi que quarante-six de ses membres étaient jugés et que leur dirigeant, Fouad Belkacem, était condamné à douze ans de prison en février 2015[6].

En janvier dernier, Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, se montrait très critique vis-à-vis de la situation de l’islam en Belgique, considérant qu’un climat de laisser-faire avait permis à un islam radical de prospérer. Il constatait ainsi : « Je suis allé plusieurs fois en Belgique. J’étais étonné de voir combien il y a de foulards, de femmes et de garçons complètement endurcis, intégristes, radicaux. J’ai vu du radicalisme en Belgique autant, sinon plus, qu’à Paris »[7]. Selon Corrine Torrekens, politologue à l’ULB et spécialiste de l’islam, l’islam radical n’est toutefois pas davantage présent en Belgique qu’en France, les mêmes courants salafistes étant présents également dans les deux pays[8].

« Je vais faire le ménage à Molenbeek », annonçait le ministre de l’Intérieur Jan Jambon après les attentats de novembre dernier[9]. Molenbeek est maintenant internationalement connue comme un haut lieu du djihadisme en Europe. La commune bruxelloise est en effet liée à un nombre important d’attaques terroristes. Y ont ainsi entre autres séjourné des personnages tels que Hassan El Haski, condamné pour avoir été l’un des concepteurs des attentats de Madrid en 2004, Mehdi Nemmouche, principal suspect de l’attaque du musée Juif de Bruxelles en 2014 ou encore Ayoub El Khazzani, qui préparait une attaque dans le Thalys entre Amsterdam et Paris l’an dernier. C’est également là qu’était récemment arrêté Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre. Ainsi que le reconnaît le Premier ministre Charles Michel : « Je constate qu’il y a presque toujours un lien avec Molenbeek, qu’il y a un problème gigantesque »[10].

“L’actuelle bourgmestre parle d’un fondamentalisme religieux déjà présent à Molenbeek depuis plusieurs décennies et admet l’existence d’un réseau terroriste dans sa commune, à la jonction du banditisme et du radicalisme”

Philippe Moureaux, bourgmestre de Molenbeek pendant vingt ans (1992-2012) a été accusé d’avoir laissé trop de place aux autorités religieuses. Il aurait ainsi permis au radicalisme et au communautarisme de s’y développer, au lieu de favoriser l’émergence d’un islam compatible avec la démocratie belge[11]. Moureaux refuse quant à lui d’endosser cette responsabilité mais reconnaît avoir observé une certaine radicalisation à la fin de son mandat[12]. L’actuelle bourgmestre, Françoise Schepmans, parle d’un fondamentalisme religieux déjà présent à Molenbeek depuis plusieurs décennies et admet l’existence d’un réseau terroriste dans sa commune, à la jonction du banditisme et du radicalisme[13].

La commune de Molenbeek-Saint-Jean se situe non loin du centre de Bruxelles, dont elle est séparée par un canal. Il s’agit de la deuxième commune la plus pauvre en Belgique et le chômage des jeunes y est particulièrement élevé (40%). La commune ne peut être considérée comme un ghetto car elle compte près de 100.000 habitants de nationalités et d’origines très diverses. Cependant, la densité de population arabo-musulmane, très forte dans certains quartiers, va de pair avec un certain repli identitaire et le développement d’un islam politique. Celui-ci se marquerait notamment par les présences diverses de barbus prosélytes dans les rues, du niqab – qui est pourtant proscrit dans l’espace public en Belgique – ou encore de prédicateurs ne s’exprimant dans aucune des langues nationales et tenant un discours parfois teinté d’antisémitisme[14].

Selon le ministre bruxellois Rachid Madrane, « le péché originel date des années 70. Vers les années 73, on a confié les clés de la gestion de l’islam à un pays, l’Arabie Saoudite, (…) pour garantir un approvisionnement énergétique »[15]. En 1969, le pavillon oriental du parc du Cinquantenaire à Bruxelles était en effet confié à l’Arabie Saoudite, qui y installait le Centre islamique et culturel de Belgique (CICB), dont la présidence du conseil d’administration revenait à l’ambassadeur d’Arabie Saoudite. Il semble que ce centre ait joué un rôle contreproductif pour l’intégration des musulmans belges. C’est ainsi qu’en 1990, les autorités belges lui retiraient son statut d’interlocuteur officiel et son rôle dans la sélection des professeurs de religion islamique. Il est probable que le CICB ait par le passé joué un rôle dans la diffusion du salafisme en Belgique[16].

La doctrine saoudienne, le wahhabisme, mouvement politico-religieux visant à la construction d’un seul État sunnite et à restaurer l’islam dans sa pureté première[17]. La doctrine, selon Felice Dasseto, islamologue à l’UCL, « n’est pas dangereuse en soi, […] mais elle me semble proposer un enseignement de l’islam difficilement compatible avec l’habitation de musulmans dans le contexte européen. Et elle me semble même poser les prémices et constituer le terreau d’une radicalisation en aboutissant dans son fond au fait que l’islam est difficilement compatible avec des sociétés plurielles »[18]. Cette vision rigoriste de l’islam, qui reste très minoritaire en Europe, connaît une expansion, notamment chez les jeunes, du fait de la crise économique, du manque d’autorité religieuse compétente ainsi que du poids économique de l’Arabie Saoudite[19]. Les mosquées bruxelloises les plus radicales, devenues trop surveillées, auraient toutefois cessé les recrutements et appels au djihad, laissant plutôt la place à des cellules djihadistes souterraines[20]. La question de l’islamisme et de la radicalisation en prison semble par ailleurs avoir été trop négligée en Belgique ces dernières années[21].

Extrême-droite et velléités séparatistes

Le dimanche 27 mars dernier à Bruxelles, les rassemblements d’hommage aux victimes étaient perturbés par 450 hooligans d’extrême-droite scandant parfois des slogans tels que « On est chez nous ! », certains allant même jusqu’à exécuter des saluts nazis. Il est probable que les récents attentats provoqueront à l’avenir une montée des partis anti-immigration en Belgique. Toutefois, ces manifestants en particulier n’étaient semblent-ils pas réellement politisés mais étaient principalement des hooligans d’extrême-droite issus de différents clubs de football, d’après le bourgmestre socialiste de Vilvoorde[22].

Comme le signalait encore le politologue Pascal Delwit en décembre dernier, la situation est très différente en Belgique et en France. Alors que là le Front national s’impose comme un parti majeur, il n’existe pas réellement de personnalité charismatique pour porter les idées de l’extrême-droite en Belgique francophone. D’autre part, il n’y a pas de revendication nationaliste dans le spectre politique francophone et donc aucun message fort ni cohérent à porter[23]. Ajoutons à cela le fait que que les médias francophones pratiquent un « cordon sanitaire » à l’égard des partis d’extrême-droite, c’est-à-dire qu’ils évitent de leur faire de la publicité, sinon négative.

En Flandre, le parti d’extrême-droite Vlaams Belang (littéralement « intérêt flamand »), anciennement Vlaams Blok (« bloc flamand »), a connu une forte progression à partir des années 1980 jusqu’à culminer à 24% des suffrages au Parlement flamand en 2004, année durant laquelle il a été condamné pour racisme. Depuis, il a connu des années de vaches maigres, qui peuvent notamment s’expliquer par l’émergence puis la domination de la N-VA au sein de l’espace politique flamand et notamment sur le terrain du nationalisme. En 2014, le Vlaams Belang recueillait un peu moins de 10% des votes au sein de la population flamande. Ce parti est issu de deux courants d’extrême-droite qui s’étaient détachés de la Volksunie, parti nationaliste flamand, à la fin des années 1970. Le principal objectif du Vlaams Belang reste avant tout une Flandre indépendante. Il souhaite cependant également une Flandre homogène du point de vue ethnique. Cette problématique est au départ liée aux conflits communautaires inhérents à la Belgique – il s’agit de flamandiser les francophones de Bruxelles – et a ensuite muté en raison de l’immigration, devenue la première menace pour l’homogénéité ethnique de la Flandre. Le Vlaams Belang propose ainsi un arrêt total de l’immigration, le renvoi des étrangers non européens dans leur pays d’origine et l’application de la préférence flamande dans toutes les politiques de l’État. Parmi les populations immigrées, les cibles prioritaires du Vlaams Belang sont les musulmans venus du Maroc ou de Turquie. Similairement aux affiches xénophobes qui ont fait la recette de l’UDC Suisse en amont des référendums, le Vlaams Belang a mené des campagnes à l’appui d’affiches étiquetant l’immigration musulmane à coup de slogans comme « Malik G., dealer », ou encore « Saïd I, braqueur »[24].

“Parmi les populations immigrées, les cibles prioritaires du Vlaams Belang sont les musulmans venus du Maroc ou de Turquie”

Le Vlaams Belang est également populiste en ce qu’il oppose le peuple à l’élite corrompue. Les Flamands sont considérés comme de bons travailleurs à l’inverse des Wallons et des immigrés. Il est cependant ambivalent sur la question européenne puisqu’il se montre très critique vis-à-vis de l’Union européenne mais défend une Europe confédérale basée sur le rassemblement des peuples. Il plaide ainsi pour une politique collective au niveau européen dans les domaines économique, de politique étrangère, de défense et d’immigration. Sur le plan économique, le Vlaams Belang ne présente pas non plus de ligne claire. Il est adepte de la rhétorique néo-libérale, dénonçant les impôts et la bureaucratie, mais propose en même temps une augmentation des pensions et des allocations. La position socio-économique est en fin de compte liée à la question ethnique, les Wallons et les immigrés étant considérés comme dépendants de l’argent flamand[25].

Comme nous l’avons signalé, le Vlaams Belang a connu une baisse dans les suffrages depuis 2004, baisse qui peut s’expliquer par la concurrence de la N-VA. Celle-ci n’est généralement pas considérée comme étant un parti d’extrême-droite, même si la frontière entre celle-ci et une frange du parti semble parfois poreuse[26]. La N-VA (Nieuw-Vlaamse Alliantie, « Alliance néo-flamande ») présente globalement un visage plus modéré et plus acceptable que le Vlaams Belang, mais avec une ambition principale qui reste similaire : l’indépendance de la Flandre. La N-VA considère que l’État belge doit progressivement disparaître à la faveur de transferts de compétences vers la Flandre, d’une part, et vers l’Union européenne, d’autre part. Au contraire du Vlaams Belang, la N-VA déclare ne pas vouloir défendre un nationalisme ethnique mais plutôt culturel[27]. Sur le plan socio-économique, son positionnement est moins ambigu que celui du Vlaams Belang : la N-VA s’ancre clairement à droite. Au Parlement européen, les nationalistes flamands siègent dans le groupe des Conservateurs et réformistes européens (CRE), aux côtés notamment des conservateurs britanniques et du parti polonais Droit et Justice. La N-VA représentait aux dernières élections environ un tiers des voix flamandes et fait partie du gouvernement fédéral belge depuis 2014, au sein duquel elle occupe notamment trois ministères régaliens : l’Intérieur, les Finances et la Défense. Depuis 2004, elle fait également partie du gouvernement flamand, dont elle a pris la présidence en 2014. La N-VA, rentrée au gouvernement fédéral en mettant en berne ses revendications autonomistes au profit de l’application du pan socio-économique de son programme, semble cependant en perte de vitesse d’après les sondages et, par un jeu de vases communicants, son recul profiterait principalement au Vlaams Belang[28].

La Belgique est donc confrontée à deux menaces de natures différentes. D’une part, elle a vu se développer en son sein, au coeur même de l’Europe, des réseaux terroristes se réclamant de l’Etat islamique et qui continuent de présenter une menace pour sa sécurité intérieure. D’autre part, à plus long terme, elle devra à nouveau faire face à la montée du nationalisme flamand dont les revendications ne manqueront pas de revenir sur le tapis lors des prochaines élections fédérales en 2019.


Sources:

[1] Baudet, Marie-Béatrice (2016): La Belgique, plaque tournante du djihadisme, sur: www.lemonde.fr

[2] RTBF (2015): Opération antiterroriste: Rappel des événements de la soirée de jeudi, sur www.rtbf.be.

[3] RTBF (2012): Mosquée d’Anderlecht – Le suspect se dit motivé par la situation en Syrie, sur www.rtbf.be.

[4] RTBF (2015): Au total, près de 500 Belges sont partis combattre en Syrie ou en Irak, sur www.rtbf.be. .

[5] Ibid.

[6] RTBF (2015): Procès Sharia4Belgium – Belkacem condamné à 12 ans de prison, sur www.rtbf.be.

[7] RTBF (2016): ‘Plus de radicalisme en Belgique qu’en France’ pour le recteur de la Grande Mosquée de Paris, sur www.rtbf.be.

[8] Ibid.

[9] Chardon, Frédéric (2015): Jan Jambon (N-VA) : ‘Je vais faire le ménage à Molenbeek’, sur www.lalibre.be.

[10] Le Point (2015): Attaques de Paris : Molenbeek, le “hameau djihadiste” belge au coeur de l’enquête sur www.lepoint.fr

[11] Vitkine, Benoît (2015): A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police », sur www.lemonde.fr

[12] Coppi, David et Delvaux, Béatrice (2016): La vérité de Moureaux sur Molenbeek: extraits exclusifs, sur www.lesoir.be.

[13] Voir l’interview de Françoise Schepmans publiée le 25.11.15 sur www.europe1.fr

[14] Laumonier, Alexandre (2015): Molenbeek-Saint-Jean n’est pas un ghetto, sur www.lemonde.fr.

[15] Voir l’interview de Rachid Marane publiée le 19.11.2015, sur www.rtl.be.

[16] Royen, Marie-Cécile (2013):

Comment l’Arabie saoudite a imposé son islam rigoriste à la Belgique, sur www.levif.be ; Lamfalussy, Christophe (2016): Comment l’incendie de l’Innovation a développé le salafisme en Belgique, sur www.lalibre.be.

[17] Voir wahhabisme, sur www.universalis.fr.

[18] D’Ottrepe, Bosco (2015): La mosquée du Cinquantenaire inquiète, sur www.dhnet.be.

[19] Histoire du Wahhabisme (les anti-doctrinaux), sur http://www.doctrine-malikite.fr.

[20] Le Monde (2015): A Molenbeek, « il est facile d’échapper à la police », sur www.lemonde.fr.

[21] La Libre (2016): La radicalisation dans les prisons trop longtemps ignorée selon le Comité R, sur www.lalibre.be.

[22] Le Vif (2016): Bourse: 400 “hooligans d’extrême droite” repoussés par la police, retour au calme (vidéo), sur www.levif.be.

[23] RTBF (2015): Extrême droite: pourquoi la Belgique n’est pas la France, sur www.rtbf.be.

[24] De Morel, Pierrick (2012): Affiches choc, intrusion dans un barbecue halal: le Vlaams Belang sur tous les fronts en Belgique, sur www.lesinrocks.com.

[25] Sur le Vlaams Belang : Pauwels, T., Le Vlaams Belang, dans Les partis politiques en Belgique, Bruxelles, 2011, p. 220-234.

[26] Gérard, Laurent (2015): La N-VA d’extrême droite ? Les experts sont partagés…, sur www.lalibre.be.

[27] http://francais.n-va.be/questions-frequentes#ideology

[28] La Libre (2016): En cas d’élections, l’actuelle coalition perdrait la majorité, selon un sondage, sur www.lalibre.be.